Du fond de mon gouffre, au milieu de ce que je ressens être un désespoir insondable et sans issue, confrontée à mon impuissance, je ne supporte pas les recettes ou bons conseils du genre : prendre de la hauteur, dédramatiser, relativiser, positiver …
Je ne supporte pas d’entendre ce qui me semble être alors un monceau de platitudes, faciles à conseiller, mais tellement inatteignables.…
Je ne sais pas pour vous, moi, ça à tendance à me mettre en rébellion, en opposition.
J’ai envie d’apostropher l’auteur de ces conseils faciles en lui disant : « Eh, toi ! Tu ne vis pas ma vie !
Ce que j’éprouve en ce moment est trop loin de la positivité dont tu parles ! Trop sage, trop éloigné de ce que je ressens ! Je suis trop triste, en colère, contre moi, la vie, la terre entière !
Tu crois possible que je m’en sorte comme ça !? Je suis au fond, là ! »
et en même temps …
Quand ça va mal, même très mal, je peux vous rappeler un truc, qu’en réalité, vous savez au plus profond de vous : « Ça ne dure pas … ».
Même au plus profond du désespoir, même si c’est long et douloureux d’en sortir, à moins que vous ne cherchiez à l’alimenter, vous complaire et vous nourrir de votre malheur (oui, je sais, on a parfois du mal à s’avouer ce genre de choses et c’est désagréable qu’on nous le rappelle), ça ne dure pas.
C’est le propre de notre vie sur terre, c’est une des facettes de la loi de l’impermanence des bouddhistes. Ça ne dure pas.
Cette petite phrase m’a aidée en maintes occasions.
La douleur ne va pas durer. La colère, la tristesse ne durent pas.
Et plus j’accepte de vivre cette émotion, malgré l’inconfort, moins elle dure.
Je me raccroche à cette simple idée. « Ça » ne va pas durer.
C’est un principe de base, qui s’applique à tout. Vos moments de joie intenses aussi passent, et fort heureusement, reviennent, s’amplifient.
Si, dans vos moments difficiles vous arrivez à vous dire tout simplement à vous-même (et à votre enfant intérieur en même temps…) : « ça va aller …, ça ne va pas durer … pour le moment, juste, respire ».
Rien d’autre. Juste penser à respirer, s’accompagner par de l’auto-compassion et prendre conscience que toute douleur à une fin.
« Rien n’est permanent dans ce monde,
pas même nos problèmes. »
Charlie Chaplin
Et si vous souhaitez aller plus loin pour vous auto-accompagner dans un moment difficile, je vous invite à écouter le podcast (ou lire l’article correspondant) : la vie n’est pas un long fleuve tranquille…