Just married (ou presque) : le parfait feel good movie

Runaway bride en version originale, Just married (ou presque) est l’archétype du feel good movie, le film qu’on regarde et qu’on quitte avec le sourire aux lèvres.

Imaginez un des couples les plus mythiques de la comédie romantique version Hollywood : Julia Roberts et Richard Gere (et oui, encore eux !) incarnant les héros de ce film. Et le réalisateur, Garry Marshall, est aussi celui de Pretty Woman : on ne change pas une équipe qui gagne … prometteur n’est-ce pas ?…

Cet article participe d’ailleurs à l’événement interblogueurs “I Feel Good Movie !” du blog Ciné, ma thérapie. Vous ne serez pas étonnés que j’apprécie ce blog, qui propose un regard que je partage : l’intérêt du cinéma pour le développement personnel … je vous invite d’ailleurs à découvrir l’article de Julie à ce sujet : filmothérapie : des films pour aller mieux

L’histoire

Le film démarre par une chevauchée fantastique : celle d’une femme en robe de mariée (Julia Roberts donc) s’enfuyant au galop ! Maggie Carpenter est réputée pour s’évaporer juste avant le oui fatidique de ses (tentatives de…) mariages.

Un chroniqueur new-yorkais, Ike Graham, archétype du mysogine, et en manque d’inspiration, entend parler de celle surnommée « la mariée en cavale » : Maggie Carpenter s’est déjà enfuit à trois reprises devant l’autel… Cette anecdote de bar se transforme en chronique, rédigée à la va-vite, qui finit par lui attirer les foudres de sa rédactrice en chef et conduit à son renvoi.
Seule solution pour récupérer son poste : tenter de prendre sa revanche, et assister à l’échec prévisible de futur mariage de Maggie.
Les paris sont pris : Maguy épousera-t-elle ou n’épousera-t-elle pas son fiancé le dimanche suivant ? Ike Gaham est convaincu : Maguy est une dévoreuse d’hommes qui brise le cœur de ceux qu’elle dit aimer, et va abandonner son dernier amoureux en date au pied de l’autel, comme ceux qui l’ont précédé.
Voilà pour le pitch. De départ. Même si une partie de l’histoire est prévisible, comédie romantique oblige, l’histoire de Maggie, et ce film, recèlent un intérêt plus grand.

Le côté feel good

Un bon film romantique, rien de tel : il n’y a ni guerre, ni mort, ni sang et en général, plutôt un happy end… Parfait donc pour se remonter le moral les jours de blues.
Le charme des acteurs, bien sûr : ils sont crédibles et la magie opère entre eux.
… Et toujours le sourire de Julia Roberts (elle doit avoir un good karma pour avoir hérité d’un sourire pareil, délicieux, charmant, craquant, rayonnant… !)
Quelques scènes cocasses, d’autres super mignonnes (je ne vais pas vous en dire plus … il faut bien ménager un peu de suspense… je vous en raconte déjà un peu trop à mon avis …)

Le côté thérapeutique

Mais l’intérêt de ce film va bien au-delà du feel good…
C’est la raison pour laquelle je vous l’ai sélectionné et vous le recommande. Sous des dehors très classiques et avec tous les codes du film romantique hollywoodien, son message est bien plus intéressant qu’on ne s’imagine de prime abord.

Tout d’abord, Maggie est touchante.
Parce qu’en apparence décomplexée, souriante, exubérante, extravertie, pleine de joie de vivre, elle est également, d’une certaine façon, « trop ». Trop excentrique, excessive, et aussi trop souriante, trop attirante.
Et trop « toujours d’accord ». Avec tout et tout le monde.

Pourquoi l’héroïne quitte-t-elle son fiancé devant l’autel ?
C’est LA question …

C’est finalement son pire détracteur, Ike, qui la comprend, enfin, vraiment, et perce à jour le mystère de sa prédisposition à fuir au moment crucial.
Au-delà des apparences, Maggie est perdue.
Tout est résumé autour de la question de la cuisson des œufs.
« Comment Maggie aime-t-elle ses œufs ? » C’est la question posée par Ike à ses prétendants.
Brouillés pour Gill, au plat pour Brian, pochés pour Georges ou seulement les blancs pour Bob (l’actuel), « comme moi » répond-il … Chacun est convaincu de sa réponse : c’est vraiment le goût de Maggie.
Lorsque Ike la confronte, Maggie tente de se dérober : « j’ai juste changé d’avis, j’ai évolué » …
La réponse de Ike touche le nœud de l’histoire : « Ce n’est pas changer d’avis, c’est ne pas avoir d’avis du tout »

Il est étonnant de constater que ce n’est jamais la même femme qui s’apprête à se marier. Elle se fond dans l’univers de son futur époux. Elle est cependant sincère, à chaque fois. Elle y croit. Elle est réellement amoureuse.
Elle ne fait que s’oublier, se perdre, jusqu’au moment où le décalage intérieur se fait sentir trop fortement, jusqu’au moment de l’engagement … À la voir, Maggie n’a pourtant pas l’air effacée ou indécise, ni timide, ni mal dans sa peau. Mais elle est néanmoins perdue.

À partir de cette révélation, d’une quête de l’époux qui la comblera, l’héroïne passe à une quête d’elle-même. Ce qu’elle aime. Ce qui lui correspond, vraiment, et non ce qu’on lui a appris à apprécier, ou fait croire qu’elle devrait apprécier.
Elle se permet enfin de s’autoriser à se choisir, à pouvoir prendre appui sur elle. Ses goûts et dégoûts, ses envies, ses talents.
Elle se permet enfin d’exprimer ce qui ne lui convient pas.

« Pourquoi je m’enfuis par tous les moyens, pourquoi je fuis les choses ?
En avançant vers l’autel, j’avançais vers une personne qui n’avait aucune idée de qui j’étais vraiment … j’avais tout fait pour convaincre cet homme que j’étais exactement ce qu’il voulait que je sois.
C’était une bonne chose de ne pas aller jusqu’au bout étant donné que tout était bâti sur le mensonge.
J’ignorais qui j’étais. »

Et nous revenons à une question récurrente dans le développement personnel :
Peut-on aimer vraiment aimer quelqu’un si on ne s’aime pas d’abord, et sans se connaître réellement ?

J’utilise le message de ce film et le recommande dans certains accompagnements, comme illustration d’une problématique fréquente. On n’a pas forcément pris l’habitude dans notre enfance de nous autoriser (ou être autorisé) à valider ce qui est réellement bon pour nous… :
Savez-vous ce que vous aimez vraiment ?
Avez-vous fait l’expérience de quelque chose avant de décider si cela ne vous convient pas ?
Expérimentez. Testez. Vivez. Permettez-vous de sentir et décider ce qui est bon pour vous et ce qui ne l’est pas.
Êtes-vous sur.e.s que c’est cette cuisson des œufs que vous préférez ?

Happy end ?

Je vous laisse également profiter de quelques scènes et répliques savoureuses (ouf, j’ai réussi à ne pas tout raconter !). Un peu de suspense, quand même…
Je vous laisse découvrir la fin de l’histoire … Happy ou moins happy ? les paris sont pris …

Si vous avez apprécié cette vision différente d’un film romantique feel good, je vous propose de retrouver d’autres articles sur des sélections de films, qui vous apportent un peu plus qu’un simple divertissement ici dans ce site, et dans le blog Ciné, ma thérapie

Et merci pour vos commentaires si cet article vous a plu 😉