Quels que soient les mots, il est difficile d’atténuer la violence des émotions et ressentis accompagnant le deuil : accepter la séparation, s’habituer à la perspective de l’absence, les regards qui ne seront plus échangés, les paroles non formulées, les futurs avortés…
Malgré tout, vous pourrez peut-être trouver du réconfort dans ce très beau poème attribué à Mary Elizabeth Frye, ainsi qu’une de ses variantes, plus longue, qui serait d’origine amérindienne.
Ce ne sont que des mots, certes, mais ne sous-estimons pas la puissance des mots pour nous accompagner, nous apaiser, nous éclairer.
Ils m’ont aidé, je souhaite qu’il en soit de même pour vous.
Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe,
de Mary Elizabeth Frye
L’histoire raconte que le texte original, dont il existe plusieurs versions, a été écrit en 1932 à Baltimore, pour réconforter une de ses amies qui venait de perdre sa mère et ne pouvait se rendre à ses obsèques.
Pour adoucir le deuil et la tristesse de cette amie, dans l’inspiration du moment, elle a griffonné ces quelques lignes devenues célèbres. C’est d’ailleurs le seul poème qui a été retrouvé, et peut-être le seul qu’elle ait écrit.
« Ne reste pas là à pleurer devant ma tombe
Je n’y suis pas, je n’y dors pas.
Je suis les mille vents qui soufflent dans le ciel
Je suis l’éclat du diamant sur la neige
Je suis la lumière du soleil sur le grain mûr
Je suis la douce pluie d’automne
Je suis l’éveil des oiseaux dans le calme du matin
Je suis l’étoile qui brille dans la nuit.
Alors ne reste pas là à te lamenter
Devant ma tombe
Je n’y suis pas, je ne suis pas mort. »
Pour ceux qui apprécient l’anglais et la mélodie des versions originales, la voici également :
« Do not stand at my grave and weep,
I am not there, I do not sleep.
I am a thousand winds that blow,
I am the diamond glints on snow.
I am the sunlight on ripened grain.
I am the gentle autumn rain.
When you awaken in the morning’s hush
I am the swift uplifting rush
Of quiet birds in circled flight.
I am the soft stars that shine at night.
Do not stand at my grave and cry
I am not there. I did not die. »
Pour plus de réconfort, face au deuil
Ce poème existe également intégré à une version enrichie, qui serait attribuée aux amérindiens. Je vous la partage car elle va plus loin, peut vous offrir plus de douceur et d’apaisement, plus de profondeur.
Ce texte commence ainsi :
« Quand je ne serai plus là, relâchez-moi,
Laissez-moi partir.
J’ai tellement de choses à faire et à voir.
Ne pleurez pas en pensant à moi,
Soyez reconnaissants pour les belles années,
Je vous ai donné mon amitié.
Vous pouvez seulement deviner
Le bonheur que vous m’avez apporté.
Je vous remercie de l’amour que chacun vous m’avez démontré,
Maintenant il est temps de voyager seul.
Pour un court moment vous pouvez avoir de la peine.
La confiance vous apportera réconfort et consolation.
Nous serons séparés pour quelques temps.
Laissez les souvenirs apaiser votre douleur.
Je ne suis pas loin et la vie continue…
Si vous avez besoin, appelez-moi et je viendrais.
Même si vous ne pouvez me voir ou me toucher, je serais là.
Et si vous écoutez votre cœur, vous éprouverez clairement
La douceur de l’amour que j’apporterais.
Et quand il sera temps pour vous de partir,
Je serai là pour vous accueillir.
Absent de mon corps, présent avec Dieu. »
Et il se poursuit par ces mots :
« Pourquoi serais-je hors de ta vie simplement parce que je suis hors de ta vue ?
La mort tu sais, ce n’est rien du tout.
Je suis juste passé de l’autre côté.
Je suis moi et tu es toi.
Quel que soit ce que nous étions
l’un pour l’autre avant,
nous le resterons toujours.
Pour parler de moi, utilise le prénom
Avec lequel tu m’as toujours appelé.
Parle de moi simplement comme tu l’as toujours fait.
Ne change pas de ton,
Ne prends pas un air grave et triste.
Ris comme avant aux blagues
Qu’ensemble nous apprécions tant.
Joue, souris, pense à moi
Vis pour moi et avec moi.
Laisse mon prénom être le chant réconfortant qu’il a toujours été.
Prononce-le avec simplicité et naturel,
Sans aucune marque de regret.
La vie signifie tout ce qu’elle a toujours signifié.
Tout est toujours pareil, elle continue,
Le fil n’est pas rompu.
Qu’est-ce que la mort sinon un passage ?
Relativise et laisse couler
Toutes les agressions de la vie,
Pense et parle toujours de moi
Autour de toi et tu verras, tout ira bien.
Tu sais, je t’entends, je ne suis pas loin
Je suis là, juste de l’autre côté.»
J’espère que ces mots vous auront apporté de l’apaisement.
Je vous conseille également de piocher parmi les articles dédiés à la douceur et la sérénité, ceux qui pourrait continuer à vous réconforter, en particulier celui-ci : « Ça ne dure pas » et « Le train de ma vie » par jean d’Ormesson.
Si vous souhaitez plus d’accompagnement, n’hésitez pas à me contacter ou laisser un commentaire.
Bon courage, de tout cœur avec vous.
2 Responses
Un article sur un sujet difficile que vous avez traité avec beaucoup de douceur et de compréhension.
Le deuil est toujours un moment qui semble insurmontable, et pourtant la vie continue et ceux que nous avons aimés restent pour toujours dans notre coeur.
Merci pour ces belles lignes de poésie.
Michèle
Merci beaucoup également pour la délicatesse de vos mots Michèle.